Cours de Bioinformatique pour les étudiants de 3ème Année Licence Biotechnologie Végétale et Amélioration. Semestre 2.

Le terme de biodiversité est un néologisme apparu au milieu des années 80 pour désigner la diversité biologique  (RAMADE ,2003). Le concept de diversité biologique est apparu dans les années 1970 mais n’a fait l’objet de publications scientifiques qu’à partir de 1980. La contraction biodiversité a été pour la première fois introduite par Wilson en 1986, à l’occasion du forum national américain sur la diversité biologique. Elle a eu immédiatement du succès et elle est mondialement utilisée depuis la conférence de Rio (DU BUS DE WARNAFFE, 2002).

Elle est devenue depuis les années 1990, une notion incontournable de l'écologie et de la protection de l'environnement, l'engouement général des scientifiques et des institutions pour la biodiversité en est même devenu source de confusions (BUCHES, 2003 in  CLERGUE et al., 2004).

Etymologiquement, la biodiversité est la diversité du vivant que l’on peut analyser à de nombreuses échelles de résolution biologique : gènes, individus, populations, espèces, peuplements, paysages etc. L’espèce est pour le biologiste et le gestionnaire la « monnaie de biodiversité » la plus utilisée pour des questions de commodité et d’efficacité. Mais le concept inclut aussi les mécanismes et processus qui conditionnent sa genèse (dimension du temps) et son maintien

(dimension de l’espace). 

La prise en compte des divers niveaux de complexité des systèmes écologiques aux quels se manifeste la diversité du vivant à conduit à des définitions plus générales de la biodiversité (RAMADE ,2003).

Parmi un grand nombre de ces dernières  qui ont été proposées, nous citerons les suivantes :

« La diversité biologique  englobe l’ensemble des espèces de plantes, d’animaux et de microorganismes ainsi que les écosystèmes et les processus écologiques dont ils sont un des éléments, c’est un forme général qui désigne le degré de variété naturelle incluant à la fois le nombre et la fréquence des écosystèmes  des espèces et des gènes dans un ensemble donné » (IUCN, 1990 in RAMADE, 2003).

« Le concept de biodiversité désigne les manifestations de la vie sous toutes ses formes, les variétés d’animaux, de plantes et de micro-organismes qui existent sur terre » (SOLBRIG et NICOLIS, 1991 in LEBERRE et LAROUSSE, s.d.). 

La Convention de Rio de Janeiro sur l’environnement et le développement en 1992  a permis d’en donner une définition commune : «  la biodiversité est définie comme étant la diversité des gènes, des espèces, des écosystèmes et des processus écologiques » (ANONYME, 1992). 

En introduisant les problématiques de biodiversité dans le monde médiatique et politique, la conférence sur l’environnement et le développement de Rio de Janeiro ou « Sommet de la Terre », organisée en 1992 par l’ONU, a élargi le sens du mot. Il lui a fait faire un saut épistémologique important au point qu’il existe aujourd’hui une multitude de définitions de ce concept qui concerne aussi bien les sciences de la nature que celles des sciences de l’homme et de la société. 

C’est ainsi que la biodiversité peut être définie comme  (BLONDEL, 2006):

-   Une hiérarchie d’entités objectives (populations, espèces etc.) organisées en systèmes

(peuplements, biocénose) en perpétuelle évolution (dimension du temps) et animées d’une dynamique (régulation dans l’espace) et assurant des fonctions (de production, de régulation climatique, hydrologique etc.),

-   Une construction sociale, économique et politique dont les enjeux relèvent de ses interactions avec les sociétés humaines: accès, usages, bénéfices, partage, gestion, durabilité des ressources qu’elle représente,

-   Un concept abstrait désignant la « variété de la vie ». Il s’agit alors d’une vision holistique et généraliste irréductible à la connaissance scientifique. Un archétype est l’hypothèse.

 La biodiversité est la manifestation de la complexité du vivant et elle permet de caractériser l'environnement de manière assez complète. Elle regroupe quatre niveaux (PROBST et CIBIEN, 2006) :

-   La diversité intraspécifique désigne la diversité génétique, qui correspond à la diversité des gènes au sein des espèces (variabilité génétique, mutations, races, variétés,...) ;

-   La diversité interspécifique désigne la diversité des espèces ;

-   La diversité des écosystèmes désigne la diversité des milieux ;

-   La diversité culturelle évoque la diversité des pratiques humaines qui modifient les trois autres niveaux en générant localement de l'hétérogénéité.

NOSS (1990) in  (DU BUS DE WARNAFFE, 2002) a proposé un schéma conceptuel permettant d’organiser l’analyse. La biodiversité recouvre selon lui plusieurs dimensions et différents niveaux d’organisation. Les dimensions sont la structure, la composition et le fonctionnement et les niveaux d’organisation la population, la communauté, le paysage et la région.