II / La littérature tunisienne

 

Des auteurs qui ont porté leurs regards plus loin que l’horizon familier, ils entreprennent ainsi une réflexion su l’altérité qui a ouvert la voie à une littérature maghrébine sous le signe de l’universalité, à des thématiques autres et à des écritures renouvelées.

           

De la description des plusieurs facettes de la condition humaine circonscrite à un espace particulier et sous l’emprunte des conditions historiques, la littérature maghrébine de langue française tend vers l’élargissement du domaine de sa réflexion et l’enrichissement de sa thématique, et par là accède à l’universel. Ce constat se concrétise à travers les ultimes récits publiés par Mohammed Dib, à savoir : Simorgh 2003 ou encore précédemment sa trilogie nordique composée de : Les Terrasses d’Orsol 1985, Le Sommeil d’Eve 1989 et Neiges de marbre 1990. Ou encore L.A Trip (L.A désigne Los  Angeles).

L’œuvre de Habib Tengoure demeure inclassable. Œuvre nourrie de culture arabe mais ouverte aux courants des avant-gardes artistiques et à l’histoire européenne avec des titres qui s’imposent comme Le Vieux de la montagne 2003 et Sultan Galièv 2005

 

Concernant la Tunisie, d’autres œuvres peuvent encore être citées et envisagées comme élargissement de l’horizon de l’écrivain maghrébin et du renouvellement de ses thèmes.      Nous citerons l’œuvre de Hédi Bouraoui, Ainsi parle la tour CN 2000. Romancier connu par son ouverture sur les problématiques multiculturelles[1]. De même certains récits de Rafik Ben Salah auteur et enseignant tunisio-suisse.

 

Depuis la chute de l’ancien régime en Tunisie, la littérature tunisienne de langue française connait une nouvelle ère de liberté[2]. Un vaste panorama se manifeste dans le but de repenser une nouvelle réalité dans les œuvres d’art. Dans ce nouveau climat littéraire, se distingue cinq romanciers, trois femmes : Hélé Béji, Emna Belhadj Yahia, Fawzia Zouari et deux hommes : Ali Abassi ayant publié en 2012 Le vent se lève en janvier, Roman de la révolution tunisienn roman qui narre le destin du jeune marchand ambulant Mohamed Bouazizi à l’origine des contestations du 17 décembre 2010 et Mokhtar Sahnoun.

 

II / La littérature marocaine

 

Au Maroc, Fouad Laroui enseignant habitué des campus hollandais et britanniques. Il aborde dans  De quel amour blessé 1998 (en version comique de Roméo et Juliette) le thème de l’amour réciproque entre Jamal, le beur, et Judith, la juive, mettant en scène dans le contexte d’aujourd’hui les haines ancestrales qui opposent Arabes et Juifs.  Dans Le Maboul publié en 2001, il traite le thème de l’exil à travers la figure du fou mêlé à un humour parfois très noir se lance dans la critique de la société contemporaine. Le jeune romancier marocain déplace par la suite son intrigue dans La femme la plus riche du Yorkshire 2008, du même vers la confrontation avec l’Autre, l’étranger en mettant en scène mœurs et comportement par rapport à autrui.



[1] L’auteur a fait sa carrière universitaire au Canada

[2] A ce propos, la revue française Missives n°264, mars 2012, dirigée par Ridha Bourkhis, professeur à l’université de Sousse, fait le point sur les nouvelles écritures de Tunisie, à savoir les poètes nouvellistes, romanciers, critiques et peintres qui participent aux lendemains de la « Révolution du jasmin ».


Modifié le: vendredi 24 mars 2023, 14:31