La dérivation non-affixale
II- La dérivation non-affixale
- La dérivation impropre ou conversion
C'est un procédé qui porte aussi parfois les noms
de transfert ou transposition. La
dérivation impropre n‘a aucune caractéristique morphologique. On peut
rencontrer
plusieurs cas de dérivation impropre.
- La translation
Il s‘agit d‘un mot qui change de catégorie
grammaticale sans changer de forme. C'est très
courant et très économique sur le plan de la langue. Pratiquement n'importe
quel élément
peut être employé comme nom commun, quand on l'utilise avec un déterminant :
• « La une du journal » (un déterminant « une » devient un nom par
détermination)
• « Il y a toujours un mais ! » (une conjonction « mais » devient un nom par
détermination)
• « Peser le pour et le contre » (des prépositions, « pour », « contre »
devient un nom par
détermination)
• « Le moi est haïssable » (un pronom « moi » devient un nom par détermination)
• « Faire le bien » (un adverbe « bien » devient un nom par détermination)
• « Le pouvoir » (un verbe « pouvoir » devient un nom par détermination)
• « Le vrai et le faux » (des adjectifs « vrai», « faux » devient un nom par
détermination)
· Une jupe rose (un nom « rose » qui devient un adjectif).
· Un homme surpris (un participe « surpris » qui devient un adjetctif)
· Un reçu (un participe « reçu » qui devient un nom).
- La dérivation inverse (ou dérivation regressive):
Elle consiste à
tirer un mot plus simple d'un mot plus long ; dans la pratique, on part
souvent d'un verbe, qui donne la notion de base, et
pour former un nom, on enlève
simplement la désinence d'infinitif, c‘est pourquoi
les noms ainsi formés sont aussi appelés
des postverbaux : Exemple : Accorder
> un accord ; refuser > un refus ; attaquer > une attaque ; galoper
< un galop ; visiter < une visite.
Le problème,
c'est que cela se situe sur un plan historique, et qu'il est parfois difficile
de
déterminer si c'est le verbe ou le nom qui est venu
en premier. L'étude des définitions
permet souvent de conclure : un refus, c'est "le
fait de refuser", mais refuser, ce n'est pas
"opposer un refus", c'est "ne pas
accepter". Le nom se définit par référence au verbe, et non
l'inverse.
Parfois, les
adjectifs se sont formés (au XIIème siècle) sur des noms communs hérités du
latin ainsi :
- Châtain vient du nom « châtaigne », car il décrit
une couleur de cheveux ressemblant à
celle de ce fruit.
- Violet vient du nom « violette » (même raison).
- « Aristocratie » a donné « aristocrate » et «
diplomatique » a donné « diplomate ».
- « Médecin » est construit à partir de « médecine ».