les sèmes
· Les sèmes :
Selon le parallélisme avec le modèle phonologique,
les sèmes devraient être universels, en
nombre fini et « minimaux » - ceci est utopique, à l’exception de certains
sèmes tels /animé/, /mâle/, les sèmes sont propres à une langue donnée car ils
sont définis par des rapports entre sémèmes qui dépendent des structures
lexicales de chaque langue particulière = non universels. On ne peut pas les
réduire à un petit nombre et ils ne sont pas des unités minimales :
Exemple :
le sème /pour s’asseoir/ peut être décomposé en unités plus petites (comme,
par exemple, le trait /finalité/)
- sèmes = unités minimales de différenciation – attention à ne pas les
assimilier à des unités
minimales de signification.
· Typologie des sèmes :
Ils ne sont pas tous de même
nature – B. Pottier les distingue ainsi :
Sèmes dénotatifs et sèmes connotatifs ou virtuels. Pour les sèmes
dénotatifs, il les distingue en spécifiques et génériques.
- sémantème = l’ensemble des sèmes spécifiques dans un ensemble donné
- classème = l’ensemble des sèmes génériques dans un ensemble donné
- virtuème = la partie connotative du sémème.
La distinction sèmes dénotatifs / sèmes connotatifs
reprend l’opposition classique
dénotation/connotation
- sèmes dénotatifs, acceptés par l’ensemble de la communauté linguistique,
déterminent la
référence de façon stable
- sèmes connotatifs ont un caractère instable, virtuel, voire individuel
- Exemple : armoire a le sème dénotatif /fermé par portes/ et le sème
connotatif /en bois/,
gueule appliqué à un être humain a le sème dénotatif /orifice/ et le sème
connotatif /populaire/
Dans ces conditions, le virtuème inclut des
phénomènes trop divers -> critique de cette théorie :
- ainsi, le sème connotatif de gueule ne relève pas vraiment d’une analyse du
signifié mais d’une situation de discours qui détermine le registre utilisé
– les critiques disent que le trait /en bois/ pour armoire n’est pas connotatif
(car il est
socialement généralisé) mais dénotatif.
-
la difficulté de cerner le virtuème renvoie à la difficulté posée par
l’intégration de la notion de connotations.
- la distinction sèmes spécifiques/sèmes génériques introduit, par le biais des
sèmes génériques, une dimension syntaxique dans l’analyse componentielle
- les sèmes spécifiques, tels les
sèmes /avec dossier/, /sur pieds/, permettent d’opposer des
sémèmes voisins et opèrent dans un seul champ lexical
- au contraire, les sèmes génériques sont des composants très généraux, de
nature syntactico-
sémantique, qui sont communs à des unités appartenant à des ensembles lexicaux
différents.
- Exemple : le classème (ensemble des sèmes génériques) valant pour
chaise, fauteuil, canapé... sera constitué de /non animé/, /matériel/,
/comptable/, traits qui définissent également crayon on pinceau par exemple -
les sèmes génériques sont proches des traits de sous-catégorisation sémantique
pratiqués dans l’analyse distributionnelle (pour les synonymes). (idem)