Le développement est  la partie la plus longue ; elle constitue le corps du mémoire, dans laquelle l’étudiant énonce, exprime, explique, détaille les différents moments d’exploitation de son thème. Cette partie sera composée d’un ensemble de chapitres, de sections et/ou de sous-sections – selon l’architecture adoptée par l’étudiant et la spécificité de sa recherche. Hébert (2014) préconise la composition de la partie développement suivant trois dimensions : «  (1) définition et méthode, (2) description (caractérisation de l’objet analysé et justification de la caractérisation proposée) et (3) interprétation ( sens justifié que l’on peut dégager de la caractérisation) » (p.127).

But ultime du travail, la partie développement se fait à partir d’un plan détaillé.

Pour mener à bien ce travail, il faut impérativement respecter certaines règles inhérentes à la rédaction, intégrer et insérer correctement les citations ainsi que les références, et, enfin, réviser le texte rédigé.

Passer du plan détaillé au texte rédigé, c’est transformer le plan détaillé, élaboré à l’étape précédente, en texte rédigé répondant aux normes de rédaction en vigueur pour ce type de travail. Le corps de l’argumentation doit être cohérent et bien structuré. 

Il est utile de faire des liens entre les différents chapitres du mémoire. Il convient de veiller à l’équilibre général du mémoire. Pour cela, le découpage en chapitres doit être bien pensé. Dans sa structure générale, le développement se subdivise en parties et/ou en chapitres qui doivent être de taille approchante afin d’éviter un plan déséquilibré.

Le développement doit être  bien organisé. Il ne s’agit pas de répartir ou aligner un nombre de chapitres plus ou moins égaux. Chaque partie et chaque chapitres doit avoir une unité et une justification, à élaborer et à préciser impérativement dès l’introduction. Il est recommandable aussi d’organiser  les éléments principaux et secondaires à l’intérieur de chaque chapitre, des paragraphes, des subdivisions de toutes sortes pour affiner la réflexion.

            La rédaction du développement dépendra d’un plan que le chercheur doit élaborer au préalable. Ce plan constitue un ensemble construit et raisonné des étapes à suivre. Le plan de rédaction  fixe les sections et les chapitres qui seront développées. Il permet de au lecteur de repérer la structuration des éléments qui le composent, d’une manière cohérente et argumenté. Par conséquent, il faut opter pour une suite logique de titres et de sous-titres qui émanent de l’idée directrice qui sous-tend la recherche.

            Un plan de rédaction s’articule généralement en trois phases : il est question d’un exposé et de questionnement de ce qui est déjà établi sur le sujet, suivi de l’hypothèse de travail à partir de la recherche menée, et enfin construction d’un raisonnement visant la démonstration d’une thèse.

            Le plan définitif et détaillé du travail constituera la rubrique : table des matières

Le nombre de subdivisions dépendra du choix du chercheur. On peut donc choisir parmi les types suivants :

Il est indispensable de veiller sur l’usage des transitions entre les paragraphes, les parties et les chapitres : Chacun de ces éléments doit commencer par une petite introduction et de son lien avec ce qui précède. Toute partie et tout chapitre se termine sur une conclusion transitoire, qui amène la partie qui suit. C’est-à-dire, qu’est-ce qui a été fait ? Que va-t-on aborder ultérieurement ?

 

V.1 Le paragraphe comme unité organisationnelle

 

Le paragraphe est la plus petite unité de composition de tout texte. Il est important de rappeler que travailler sur l’écriture du paragraphe est une tâche à prendre en considération dans la rédaction des parties principales du mémoire (Introduction, chapitres et conclusion). En tant qu’une unité graphique, le paragraphe est composé d’un groupe de phrases ; il indique la composition et l’organisation du texte. Ainsi, « le paragraphe expose une idée maîtresse qu’il développe en expliquant, en la justifiant ou en l’illustrant par un exemple. Il marque une étape dans la progression de l’argumentation. » (Peyroulet, 1997, p.104)

La construction en paragraphes permet de fragmenter et sélectionner la lecture et de faciliter la compréhension.  Le découpage en paragraphes doit être réfléchi distinctement dans le plan adopté comme mode de présentation de la pensée. Ce découpage doit aussi être distingué matériellement par une disposition typographique. « Tout comme le mot est l’unité de la phrase, la phrase est celle du paragraphe et le paragraphe, celle du texte. Un texte d’une certaine étendue se subdivise donc en paragraphes. En général, un paragraphe comporte au minimum deux phrases et remplit au minimum trois lignes. » (Hébert, 2014, p.173)

 Le renouvellement de l’alinéa va correspondre au passage vers une autre idée, tout en maintenant la continuité des idées composant l’ensemble du texte.

 

Rédiger un paragraphe, c’est concevoir un ensemble signifiant et cohérent dans lequel tout doit concourir à la démonstration, l’illustration, et la clarification de l’idée principale que le lecteur peut saisir en allant jusqu’à la fin du paragraphe. Cette idée principale est généralement énoncée dans la première phrase, puis le reste du paragraphe est censé la développer. Ainsi, le passage d’une idée à une autre nécessite le passage à un autre paragraphe.

 

V.2 Forme et structure du paragraphe

La conception d’un paragraphe repose sur la combinaison des idées générales et des idées plus précises et concrètes. Losier (1994) propose quatre formes de paragraphes :

 

Le paragraphe entonnoir commence par une idée générale qui est ensuite développée au moyen d’exemples, d’arguments, de faits, et de statistiques qui constituent tous les détails particuliers. Dans le paragraphe pyramide, c’est le contraire : on fournit les détails et les explications d’abord, puis on termine par une idée générale. Dans l’hexagone, l’idée générale se trouve au centre du paragraphe ; elle est introduite au moyen d’exemples ou de faits particuliers. Cette idée générale est ensuite complétée par d’autres détails particuliers. Enfin, le sablier commence et se termine par une idée générale, soit que la deuxième est une reprise de la première, soit qu’elle sert à la fois de mini-conclusion et de transition à ce qui suit. Dans le monde administratif ou scientifique, les formes préférées sont l’entonnoir et le sablier, deux types de paragraphes qui commencent par une idée générale. (pp.106-107)

 

Il est donc préférable lors de la rédaction du mémoire d’adopter la forme du paragraphe qui comporte une première phrase d’amorce introduisant l’idée générale et annonce l’essentiel du propos de ce paragraphe, qui sera développée.

Il est courant lors des premières versions de rédaction que, par inattention, cet ordre soit inversé. C’est-à-dire que la phrase amorce se retrouve au terme du paragraphe, et que le raisonnement s’entame et se développe dès le début.

La correction consiste à réécrire le paragraphe en s’assurant de commencer par une idée principale développée par la suite sous forme d’exemples, d’illustrations, d’applications, etc. Et que ces exemples sont suivis d’une explicitation qui en indique le sens. Enfin, la dernière phrase conclut sur les causes ou les conséquences de l’idée principale.

Il arrive aussi que l’on remarque la succession de plusieurs idées importantes dans un même paragraphe, la procédure de correction consiste à introduire un retour à la ligne, puis à appliquer la même structure de développement : énoncé de l’idée, illustration, application, etc., sans oublier de mettre en évidence leur sens dans le cadre général du mémoire..


Last modified: Sunday, 7 January 2024, 6:04 PM